mercredi 2 mars 2011

Ennahdha, véritable ennemie de la Démocratie?.




Je suis une simple citoyenne d’un certain âge et n’appartiens à aucun parti politique. Tout comme chaque tunisien aujourd’hui, j’ai un avis sur la politique sans plus.
Mais l’interview de Rached Ghanouchi, il y a quelques jours, sur la chaîne Nessma TV m’a fait sortir de mes gonds. Je ne sais pas quel jeu joue cette chaîne pour nous faire avaler l’impensable. Ce monsieur s’est présenté comme un démocrate ami de la révolution et respectueux des droits des femmes. Quelle hypocrisie!


Il ne suffit pas de se déclarer islamiste modéré


On se pose la question si le journaliste qui a réalisé l’interview est un sympathisant d’Ennahdha ou d’une grande incompétence. Les questions étaient soft et aucune qui fâche comme le port du voile et de la burqua, la charia, le terrorisme au nom de l’islam, le travail des femmes, l’adoption, bref la conception des islamistes de la vie familiale, sociale et économique, n’a pas été abordée.
Il ne suffisait pas de dire nous voulons un islamisme modéré, il fallait se démarquer et même dénoncer toutes ces atteintes à la liberté, à la dignité humaine et à la vie au nom de l’islam.
Jouer uniquement sur le sentiment religieux sans aborder ces questions est foncièrement malhonnête, parce qu’il y a une volonté de tromper le peuple sur les véritables enjeux et intentions, l’objectif ultime étant d’attirer des sympathisants pour atteindre le pouvoir que le mouvement Ennahdha brigue sans s’en cacher.
Se présenter aussi comme victime, pour se donner une légitimité et récupérer les avantages d’une révolution à laquelle le mouvement islamiste n’a aucunement participé, relève d’un manque de décence évident.


Martyrs ou bourreaux de la liberté?


Bien sûr, nous savons que les islamistes ont été emprisonnés et torturés, et par principe, il faut dénoncer ceci au nom de la liberté d’expression et du droit à la dignité de chacun. Mais si ceci est notre attitude face aux islamistes, il n’est pas dit qu’eux  respecteraient ces principes s’ils avaient le moindre pouvoir.
Il est de notre devoir de faire parvenir notre voix pour dire que nous devons considérer les islamistes comme les ennemis de la démocratie. Pour les jeunes qui n’ont pas vécu durant les années 80, nous devons dire que certains islamistes promettaient la mort à ceux qui ne partageaient pas leur idéologie et qu’ils considéraient de gauche ou athées. Nous devons aussi dire que les points essentiels de leur mouvement sont relatifs aux femmes qu’ ils ne voit au fond que comme un objet de plaisir et de désir à un point tel qui relève de l’obsession sexuelle.
C’est parce-que les Tunisiens se sont sentis menacés dans leur droits les plus élémentaires par l’idéologie intégriste qu’ils ont accepté le pouvoir de Ben Ali. Ceux de mon âge, qui étaient un tant soit peu informés, savaient que Ben Ali encore ministre de l’Intérieur était loin d’être un ange. Lorsqu’il a pris le pouvoir, j’ai été de ceux qui disaient que nous allions donner une carte de blanche pour la dictature. Mais c’était ça ou l’intégrisme et les Tunisiens ont préféré accepter une des pires dictatures de ce siècle à l’idéologie intégriste. Et pour cela en tant que Tunisienne, je ne peux vous le pardonner.
Alors, assumez devant l’histoire l’impact néfaste de votre mouvement sur notre peuple et limitez vous maintenant à vos prières. Vous en avez bien besoin pour laver les péchés que vous avez commis l’encontre des Tunisiens et des Tunisiennes et contre le progrès de notre pays.

Amel Benammar Elgaaied  
Source: kapitalis.com

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